En quatre tweets, Audrey Pulvar a relaté la mésaventure qu'elle et son compagnon, le député PS Arnaud Montebourg, ont vécue mardi 28 février dans le 16e arrondissement de Paris. Sur son compte Twitter, la journaliste de France Inter poste à 22h46 un message, pour expliquer qu'elle se trouvait "angle du boulevard Murat et de la rue Molitor" avec Arnaud Montebourg, lorsqu'une quinzaine d'individus les ont pris à partie devant un bar.
Des sources proches de l'enquête citées par l'AFP affirment que le couple a été reconnu par leurs agresseurs. Une information qui va dans le même sens que l'entourage du député PS de Saône-et-Loire, qui juge que c'était "très intentionnel".
Des slogans favorables au FN et des injures antisémites ont été scandés contre le couple. "Aux cris de 'La France aux Français' et autres 'Le Pen président'. Parmi les chants scandés sur notre passage : 'Jean-Marie nous a donné la permission de minuit pour chasser les youpins de Paris', ou encore 'juden, juden, juden'. Nous avons essuyé des jets de verres qui se sont brisés dans notre dos avant intervention de quelqu'un du personnel, à moins que ce ne soit le chef de la meute ?", écrit Audrey Pulvar avant d'interpeller la candidate du Front national à l'élection présidentielle : "Madame Le Pen cautionnez-vous ?"
Mercredi matin par Europe 1, la journaliste a raconté l'agression et demandé une nouvelle fois à Marine Le Pen de "clarifier sa position par rapport à un incident comme celui-là". "Au-delà de mon cas personnel, quelle est sa réponse par rapport au fait que des gens qui, apparemment, se réclament du Front national, tiennent des propos comme ceux-là ?", s'est interrogée Audrey Pulvar.



De son côté, le député PS de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg a lui aussi mis en cause le Front national mercredi en estimant auprès de l'AFP que "ça témoigne d'un climat de libération d'une parole raciste et à connotation fascisante dans le parti de madame Le Pen".
Marine Le Pen "condamne" mais...
"Evidemment, je condamne ce type d'agression, bien entendu, et j'espère que la police va faire son travail", a réagi Marine Le Pen mercredi sur Europe 1. Mais elle a pris à partie Audrey Pulvar et l'a accusée à son tour d'agression : "S'il suffit d'aller agresser quelqu'un en criant 'Le Pen président' pour que l'on considère que je suis responsable de cela, c'est que l'on a rétrogradé en matière d'état de droit gravement". Il s'agit selon elle d'"une très grave agression de la part de madame Pulvar". "Vous ne pouvez pas considérer, avant même que la police ait fait son travail, que ces gens sont des gens du Front national", a ajouté Marine Le Pen.
La présidente du FN a déploré un deux poids, deux mesures. "J'aimerais aussi que l'ensemble des responsables politiques condamnent de façon générale les violences qui sont commises à l'égard des candidats (...). C'est en général moi qui en suis victime de manière systématique, souvent de la part, il faut bien le dire, d'organisations de gauche." Selon elle, "tous les dimanches, tous les meetings [du FN pour la campagne présidentielle] sont attaqués par des membres de l'extrême gauche".
Un discours relayé par les partisans de Marine Le Pen sur Twitter. Julien Rochedy, président des "Jeunes avec Marine", écrit : "Pulvar s'est fait insulter par des cons, je compatis. Nous ça nous arrive tous les jours. Je ne lui souhaite pas, mais on s'habitue vite." Paul Alexandre M, membre de la direction du Front national jeunesse, "aimerait que l'on s'émeuve autant lorsque les militants #FN sont victimes d'agression, de lynchage". "Ce qu'il y a d'inadmissible c'est de stigmatiser sans preuve..." selon Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen qui voit dans l'agression "une provocation de plus, par des agents rémunérés, pour nuire une nouvelle fois à la campagne de Marine Le Pen..."
FTVi avec AFP